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Par Michael Bernard
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BusinessNon classé

NBD #23

Les Drivers : comprendre ses freins inconscients

Hello hello

Cette semaine on va parler stratégie.

Non pardon. Je reprends.

Cette semaine on va parler de la raison pour laquelle 80% des stratégies formulées échouent lamentablement.

Source de cette statistique : mon doigt mouillé (et un truc que j’ai lu dans un article un jour mais impossible de remettre la main dessus donc va falloir que tu me fasses confiance sur ce coup).

 

Pourquoi ça foire ? Tout simplement parce qu’il y a une énorme différence entre “formuler” et « exécuter » la stratégie.

En fait, quand il s’agit de passer de la stratégie au plan d’action, de nombreux biais et freins inconscients se mettent en travers de ta route.

 

Aujourd’hui, on va faire un focus sur certains de ces freins : les drivers

Issus d’une école de pensée qu’on appelle Analyse Transactionnelle (le nom pète mais je t’assure c’est pas hyper compliqué à comprendre), les drivers sont des messages contraignants qu’on a reçus de façon systématique dans l’enfance, et qui ont conditionné en retour l’affection de nos figures parentales.

Simplifions :

Quand nos parents nous donnaient l’un de ces ordres, on savait qu’il fallait obéir sinon ça allait ch*** des bulles.

 

Les injonctions sont au nombre de 5, mais on en a tous une ou deux qui résonne plus fort que les autres :

Sois parfait(e)
Sois fort(e)
Fais des efforts
Fais plaisir
Dépêche-toi
Derrière chaque injonction, il y a une promesse fallacieuse.

Et pour chacune, il y a un antidote.

Donc quelle(s) que soi(ent) celle(s) qui te hérisse(nt) le poil, tu devrais t’y retrouver dans les lignes qui suivent 😉

Comment arrêter de m’auto-saboter ?

Qu’on le veuille ou non, on a tous reçu ce type d’injonctions.

Les spécialistes de l’AT considèrent qu’avant l’âge de 6 ans, ces drivers ont contribué à façonner la façon dont on se perçoit et dont on perçoit le monde qui nous entoure.

On mets beaucoup de mots derrière nos peurs et nos échecs. Combien de fois mon client m’a dit en entretien de découverte : « je crois que j’ai un syndrome d’imposteur » ou encore “j’ai un problème de facturation, je n’arrive pas à me faire payer”.

Et quand on creuse, on tombe quasiment toujours sur un de ces 5 drivers.

 

Juste un truc : je vais te proposer l’antidote à chaque fois. Sauf que quand tu liras l’antidote de ton driver le plus fort, y’a de très grandes chances pour que ça te stresse.

C’est normal. T’as été conditionné(e) pendant des années et des années.

C’est pas en un claquement de doigts que tu vas changer (et puis, faut bien que j’serve à quelque chose non ?).

Si tu ressens ce stress, dis-toi que c’est une bonne nouvelle : tu as bel et bien identifié ton driver principal 😁

 

N’oublie pas que tu peux m’écrire si tu veux qu’on en parle !

Allez on y va 🙌

 

1. Sois parfait(e) 🏆

Alors bien sûr, quand t’es môme, on te dit pas exactement ça.

Mais on va te dire des trucs du style “t’aurais pu faire mieux”

En gros, derrière le “sois parfait(e)”, y’a l’idée que tout peut être contrôlé, et que tout se mesure sur une échelle plutôt binaire : soit c’est bien, soit c’est mal.

 

C’est une promesse fallacieuse parce qu’en fait, quoi qu’en dise ma mère, la perfection n’est pas de ce monde.

On ne peut pas tout contrôler. C’est physiquement impossible.

 

Sauf qu’un “sois parfait” aura tendance à vouloir en permanence tout vérifier, tout détailler, et tout recommencer si ce n’est pas “parfait”.

L’antidote : viser l’optimal au lieu de viser la perfection. Faire de son mieux est largement suffisant, et permet de sortir de l’immobilisme.

Comme dit le proverbe : mieux vaut fait que parfait.

 

Mon truc à moi : l’épreuve du miroir 🫣

Regarde-toi dans le miroir.

Si tu peux soutenir ton regard, alors c’est que t’as fait de ton mieux.

Bon et sinon tu peux lire ce livre écrit par un des plus grands perfectionnistes que la Terre aie jamais porté…

 

2. Sois fort(e) 💪

Tout aussi vicelard, ce driver passe par le message “Arrête de pleurer”

La croyance véhiculée ici est qu’il ne faut pas montrer ses faiblesses et au contraire serrer les dents et faire croire à tout le monde que c’est facile pour toi.

 

Petite anecdote, plus de 98% des clients qui nous ont consultés ces dix dernières années étaient influencés par ce driver.

De là à dire qu’il faut se croire invulnérable pour être avocat il n’y a qu’un pas…

 

Mais accepter d’en prendre toujours plus sur ses épaules, de tirer sur la corde, de croire que c’est normal de faire des journées de 16 heures, c’est le signe que t’es drivé(e) par Sois fort(e).

 

L’antidote : demander de l’aide, accepter ses erreurs et celles des autres. Arrêter de se prendre pour un super héros, connaître et exprimer ses limites.

 

Mon truc à moi : ce TED magistral sur le pouvoir de la vulnérabilité

De rien 😉

 

3. Fais des efforts 😰

Celui-là, tu l’as si tes parents n’arrêtaient pas de dire “T’as plus rien à faire ? »

En gros, le message c’est : tout ce qui a de la valeur a un prix. Il n’y pas de réussite facile. Donc plus t’en chies, plus tu devrais réussir.

Alors bon.

J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle.

 

La bonne, c’est que si tu veux en chier, la vie t’en offrira l’opportunité. Pardon pour la vulgarité (je soigne mon “sois parfait”) mais chaque jour tu peux trouver des centaines d’occasions de te faire mal, de t’agiter dans tous les sens, de trimer comme un âne (ou une ânesse, j’suis pas sexiste).

La mauvaise, c’est que ça ne garantira absolument pas ton succès.

 

Le truc, c’est que le succès ne réside pas dans la somme des efforts, mais dans l’apprentissage que tu en retires. Si tu te focalises uniquement sur les efforts, alors tout finit par devenir difficile et épuisant. Les projets s’enlisent, et les tâches se complexifient à l’infini.

L’antidote : célébrer les petites victoires, les plaisirs simples, la légèreté et le talent. Accepter que les choses puissent aussi être faciles.

 

Mon truc à moi : quand tu sens que tout se complique, demande-toi ce qu’il en restera dans 10 ans. Reviens à l’essentiel. Lis The One Thing et pose-toi LA question (c’est dans le bouquin 😉)

 

4. Fais plaisir 🫣

Très très répandu chez les avocats aussi… il vient du message “sois gentil(le)” ou à l’inverse “tu n’es pas gentil(le)” répété en boucle par l’un de tes parents (ou les deux).

Il faut que tu t’oublies. Pense d’abord aux besoins des autres. Leurs émotions comptent plus que les tiennes.

 

Tu vois le topo ?

“J’arrive pas à facturer”

Tu fais le lien maintenant ?

 

Le “Fais plaisir” c’est celui qui, en cas de dépressurisation, va préférer aider d’abord les autres à mettre leur masque plutôt que de mettre le sien.

C’est PRÉCISÉMENT ce qu’ils te disent de ne pas faire dans cette situation.

Si tu pends tout le temps soin des autres mais que tu ignores tes propres besoins, un jour tu pourras tout simplement plus prendre soin des autres 🤷🏻

 

L’antidote : penser d’abord à soi, être à l’écoute de ses besoins et savoir les exprimer en contrepartie de l’aide apportée aux autres

 

Mon truc à moi : chaque semaine fixe-toi une priorité juste pour toi. Pas pour ta moitié, pas pour tes enfants, pour TOI. Booke-toi un spa. Va au ciné. Prends le temps de lire quelques pages d’un roman. Ecris une lettre à l’enfant que tu étais pour lui dire que ça va aller. 🫶

 

5. Dépêche-toi 🏃🏻

Pour certains c’est un driver à part entière.

Pour d’autres c’est juste un exhausteur de goût du driver principal…

 

Tu l’as si t’as entendu “quoi mais t’as toujours pas fini !!? »

Ou simplement “Allez ! Allez !!”

 

C’est bien parce qu’en fait, le fait d’écrire cette newsletter me montre toutes les conneries erreurs que je fais en tant que papa…

Je crois qu’il n’y a pas un matin de la semaine où je ne dis pas à ma fille de 4 ans “mais t’es pas encore habillée !? il est 8h10 ON PART DANS 5 MINUTES”

Bon bah… plus tard, elle sera peut-être toujours en train de courir, elle parlera super vite et procrastinera jusqu’au tout dernier moment à chaque fois… (je sais, le cordonnier tout ça tout ça)

 

L’antidote : se donner le temps, se dire “allons doucement nous sommes pressés”

 

Mon truc à moi : j’me sens pas le mieux placé pour te donner des conseils là mais si jamais tu ne l’as pas encore vu tu peux toujours te plonger dans le TED de Tim Urban sur la procrastination

Je crois que je vais me le revoir moi aussi…

Demain… 😬

 


THE ONE THING

Comme je te l’ai dit plus haut, combattre ses drivers demande de la discipline et une implication hors du commun.

Ils ont façonné la personne que tu es devenue.

Si une planche de bois a subi un poids d’un côté qui a fini par la tordre pendant des années, tu ne peux pas la remettre droite d’un seul coup.

Tu dois la retourner et appliquer le même poids dans l’autre sens.

 

Sois indulgent(e) avec toi.

Si t’as identifié un de tes drivers, essaie l’antidote, mais dans des situations peu impliquantes au début.

Par exemple, c’est pas parce que t’as identifié que t’étais drivé(e) par sois parfait(e) qu’il faut que tu t’autorises à envoyer des mails truffés de fautes d’orthographes…

En revanche, tu peux faire l’expérience d’un bureau un peu en bordel pour changer 😉

 

N’hésite pas à m’écrire si tu veux qu’on en parle (je réponds à tous les emails ❤️).

 

En tous cas merci d’avoir tenu jusque là !

 

J’espère que ça t’a plu et en attendant de te lire j’te souhaite une super journée 😁

 

Cheers 🙌

Mika