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“L’épanouissement est un droit et non un privilège. Chacun de nous peut prétendre à se lever le matin en ayant envie de travailler” – Simon Sinek

Cette phrase n’a jamais été autant d’actualité tant le monde du travail est en pleine mutation.  Un changement de paradigme, de mentalités ayant une incidence directe sur la valeur que le travail représente aujourd’hui dans notre société. Les carrières ne sont plus linéaires comme celles des générations passées, nous savons que les jeunes d’aujourd’hui sont formés à des métiers qui ne seront peut-être plus les mêmes dans 30 ans et la notion de “loyauté” à son employeur a profondément évolué. 

Ce bouleversement a une incidence directe sur la qualité de vie au travail déjà fortement dégradée avec l’apparition des risques psychosociaux définis comme pouvant regrouper, le stress professionnel, le burn out et le harcèlement sexuel ou professionnel. Ces sujets ont pris une telle ampleur que le Bureau International du Travail a même adopté en juin 2019, une Convention et une recommandation sur la violence et le harcèlement au travail, lesquels sont décrits comme pouvant constituer une violation des droits humains ou une atteinte à ces droits.

Il serait vain de penser que le monde professionnel des avocats ait été épargné par cette dégradation des conditions de travail et de la qualité des rapports humains au sein de leurs organisations.

Le stress professionnel fait partie intégrante de la profession : les journées à rallonge, l’exigence accrue des clients dans un monde qui devient de plus en plus concurrentiel et toujours plus rapide, l’aléa judiciaire, la gestion du stress des clients, des affaires et le maintien d’une expertise. Les résultats de l’enquête nationale initiée en France en 2017 par la Commission Égalité et Diversité du syndicat des Avocats Conseils d’Entreprises (ACE), laissent apparaître que 99% des avocats disent subir du stress dont 48% le jugent excessif.

Le mouvement #metoo qui n’a pas non plus épargné les avocats a atteint les barreaux européens. En Suisse, le Comité du Jeune Barreau de Genève a saisi l’ampleur de la problématique et a entamé une étude afin d’évaluer les solutions mises en place dans d’autres barreaux.  L’Ordre des avocats vaudois en association avec les Avocates à la Barre (ALBA) et le Jeune Barreau Vaudois a même lancé une grande enquête sur le harcèlement sexuel dans le secteur afin d’apprécier les mesures à prendre. L’Ordre des barreaux francophone et germanophone de Belgique a décidé de mettre en place un service d’aide aux femmes victimes de harcèlement sexuel. Idem au Barreau de Paris qui a vu son règlement intérieur intégrer le principe selon lequel tout acte constitutif de harcèlement moral ou sexuel comme une atteinte aux principes essentiels.

Mais ce constat n’est en rien une fatalité et les avocats peuvent faire face à ces nouveaux enjeux et être des acteurs du changement en participant au quotidien à l’amélioration de leurs propres conditions de travail.

Le développement des softs skills apparaît donc aujourd’hui comme un outil indispensable mis en avant dans le développement de la carrière des avocats. Pour exemple, la commission permanente de formation continue du Barreau des avocats de Genève a mis en place des “Ateliers Soft Skills” en 2018 et réitère sa démarche en 2019.

Les softs skills doivent en effet être considérées comme de véritables leviers à l’amélioration de la qualité de vie professionnelle et trouver leur place dans la gestion des relations humaines et le management au sein même des vos études/cabinets d’avocats.

Voici pour nous le Top 3 des softs skills à ne pas négliger pour améliorer les conditions de travail des avocats.

QUE SONT LES SOFT SKILLS ?

Les soft skills se définissent comme les caractéristiques personnelles qui assurent la qualité et la finalité des interactions entre les personnes. Elles se distinguent des compétences techniques “hard skills” qui relèvent d’une expertise, et qui ont été apprises et évaluées pendant le parcours académique.

Si nos systèmes éducatifs délaissent ces compétences humaines et comportementales au profit des compétences techniques, elles n’en sont pas moins indispensables dans notre vie au quotidien pour évoluer dans un environnement social. Dans un contexte professionnel elles permettent également de faire la différence et de valoriser les compétences techniques.

1 – L’INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE COMME OUTIL DE GESTION DU STRESS  

Popularisée par le très célèbre psychologue américain Daniel Goleman, l’intelligence émotionnelle pourrait se définir comme la capacité à identifier ses émotions, celles des autres et à les canaliser pour au mieux adapter son comportement.

Des études ont pu démontrer que cette intelligence peut s’apprendre, se développer et avoir une incidence directe sur l’impact du stress professionnel (International journal of innovative research and studies : Role of emotionnal intelligence in managing stress among employees at workplace – ISSN 2319-9725). Allier une meilleure compréhension de nos émotions permettra de mieux les analyser pour guider nos pensées et par conséquent nos actions.

Cette meilleure gestion de ses émotions et de celles des autres offre dans le milieu professionnel une meilleure gestion de situations difficiles et à enjeux forts.

Car en effet, vous pouvez être le meilleur des fiscalistes, si vous êtes sujets aux accès de colère et ne prenez pas le temps de considérer vos collègues comme ces derniers le souhaitent, ils auront plus de difficultés à  travailler pour vous et à collaborer avec vous. Et cela aura une incidence même sur la satisfaction de vos clients et la qualité du travail rendu. 

Des méthodes existent pour réussir à développer cette intelligence comme par exemple le recours à la méditation qui se répand auprès des avocats. Des études ont pu démontrer que la pratique de la méditation permet de diminuer l’anxiété et apporte donc un bien-être mental. A Genève même, un programme de méditation à destination des avocats a été mis en place.

2 – LA COMMUNICATION COMME OUTIL DE PRÉVENTION DES CONFLITS

Tous les membres d’un cabinet/étude d’avocats ont un lien d’interdépendance, dont il est important d’avoir conscience. Les associés, les avocats collaborateurs, les stagiaires, les assistants partagent au quotidien des informations. La qualité de la communication a une grande incidence sur la performance collective et participe par conséquent à la progression et au bien-être du groupe.

Or, les conflits professionnels sont dans la majeure partie des cas le résultat d’une totale absence ou mauvaise communication. Le métier d’avocat est souvent solitaire et pris dans le flux des urgences quotidiennes on oublie souvent de soigner notre communication, pourtant si précieuse au maintien d’un bien-être professionnel nécessaire pour surmonter les grosses pressions.

Savoir communiquer est une compétence qui n’est pas innée pour tous mais elle peut toutefois s’apprendre déjà en prenant conscience de son importance. Savoir écouter et partager en toute assertivité, définir clairement les attentes tout en privilégiant les moments de rencontre directe permettront de toute évidence d’entretenir de bons rapports au sein des différentes équipes.

Il est dommage d’attendre que des situations de conflits explosent ou que des non-dits aboutissent à des situations irréversibles pour se poser la question de l’impact de la communication. 

3 – LA CONFIANCE COMME OUTIL D’IMPLICATION DES COLLABORATEURS

Une ambiance de travail sereine dépend en grande partie de la confiance que chacun a en son environnement professionnel. Si la confiance est un sentiment personnel, elle se construit collectivement et permet de maintenir le climat nécessaire à l’investissement de chacun.

Force est de constater aujourd’hui que cette confiance est souvent rompue entre les associés qui ne comprennent plus le comportement des jeunes avocats, lesquels n’adhèrent pas toujours au modèle de fonctionnement de leurs prédécesseurs.

L’amélioration du climat de confiance doit être le fruit d’une démarche collective et intergénérationnelle. Les associés doivent réussir à déléguer, tout en acceptant le droit à l’erreur et le risque d’être bouleversé dans leur fonctionnement. Les jeunes générations doivent accueillir les feed-back comme des opportunités pour s’améliorer.

Etablir un climat de confiance nécessite d’être vigilant sur l’impact des messages que nous délivrons et la congruence entre le discours tenu et son comportement.

Tous les avocats ont donc leur rôle à jouer pour améliorer leur conditions de travail. Et comme le disait Miles Davis “Quand vous jouez une note, seule la suivante vous permettra de dire si elle était juste ou fausse”. A vous de jouer maintenant.
 

Envie d’en savoir plus ? Chez LEXD, nous avons mis au point un programme pour accompagner les managers dans l’acquisitions de ces compétences indispensables.